Quelques unes de mes amies donneraient beaucoup pour être à ma place. Parce qu’aux yeux de n’importe-qui qui ne connait pas la situation. Avoir deux sœurs jumelles c’est le bonheur parfait, l’osmose permanente, une entente inébranlable. Pourtant qu’est ce que je donnerai pour être tranquille dans ma tête un seul instant. Le bonheur n’a pas de prix ? La solitude souhaitée aurait un prix plus élevé s’il était possible de l’envisager.

Une fois de plus l’orage se déclencha à la maison. Depuis ces quelques années que nous avions passées à poudlard, nous n’avions plus rien à voir avec nos parents et je leur reprochais de n’avoir pas réussi dans la vie pour nous offrir tout ce dont nous avions besoins… ! Ah, si je savais à quel point j’étais loin de la vérité… ! Bref entre ma mère et moi c’était bien souvent à qui aurait le dernier mot et les tons de voix sont montés au point que je parte en claquant la porte. J’avais juste hâte de finir mes études, de trouver un travail et de m’installer loin d’eux. Nul doute qu’ils ne connaitraient même pas mon adresse, je ne pouvais plus les voir en peinture et j’en avais marre qu’il nous considère mes sœurs et moi comme des incapables. Comme j’avais probablement le plus fort caractère de nous trois, c’était encore moi qui avait essuyé les plus gros morceaux du conflit mais il était rare que je perde le contrôle de la magie qui se développait en moi comme à ce moment là. Mes yeux étaient sec, j’avais déjà versé trop de larmes pour leur compte, plus aucune de leur paroles ne m’atteignait. J’avais donc grimpé à bord du magicobus et filé tout droit au chemin de traverse. Rien de mieux que de faire un peu de shopping pour se changer les idées.

Je flânais dans les rues principales quand mue par un instinct irrésistible, je revenais sur mes pas à proximité du mur magique qui nous permettaient de cacher cette rue aux moldus, pour tomber sur … ma sœur ! Il valait mieux tomber sur Valérie que sur les parents non… ! Et puis peut être que Marie arriverait à un moment ou un autre on verrait bien si l’instinct des triplées fonctionne encore assez pour tomber sur elle quand on est déjà deux ! Je fis un grand sourire à Valérie.

-« Je me demande si cette connexion diminue au fil des années, ça n’a pas l’air d’être trop le cas pour le moment ! »

J’attrapais ma sœur par le bras, nous allions nous faire une journée shopping. Plusieurs personnes s’arrêtaient en nous croisant. Et oui, on faisait souvent cet effet… les gens pensait voir double ou triple alors comme un bar était à proximité, j’imaginais que ces sorciers avaient des choses à se reprocher. Si la pluie fouettait nos visages, nos robes restaient parfaitement sèches. Les petits miracles de la magie. Il y avait bien des avantages à être une sorcière. Mes soucis s’étaient envolés pour le moment j’étais d’excellente humeur et quand nous arrivâmes devant notre boutique préférée, mieux valait ne pas se trouver sur notre chemin car il ne nous fallu pas trois seconde pour entrer dans la boutique et voir ce que la dernière mode sorcière aurait envie de nous proposer. Si on n’avait pas forcément les moyens, ça ne coutait rien d’essayer… !

Le meilleur moyen d’oublier les contrariétés que nous imposaient régulièrement les relations plus que tendues que nous avions avec nos parents, était de s’aérer la tête. Rien de mieux qu’un bon bol d’air pour se calmer les nerfs. Comme bien souvent, j’avais trouvé refuge au même endroit que ma sœur Valérie. On partageait beaucoup de choses y compris notre apparence physique. Alors qu’y peut-il bien y avoir d’étrange dans le fait que quelques jours seulement avant notre rentrée à Poudlard nous avons choisit de faire un détour par le chemin de traverse. D’ailleurs il nous manquait quelques manuels qu’il faudrait qu’on passe prendre plus tard. Maintenant que je l’avais retrouvée, la journée s’annonçait bien plus belle qu’auparavant. Elle ne pensait pas que cette connexion diminuerait à l’avenir mais que c’était plutôt amusant au final.

-« Plutôt amusant oui et parfois même rassurant, on sent toute suite si l’une d’entre nous est mal et on peut être certaine de ne pas rester seule bien longtemps ! Tu sais quoi j’ai l’impression que cette connexion ne fait qu’augmenter avec le temps qui passe. Bientôt je serais incapable de me séparer de toi plus de deux minutes ma Pichou ! »

J’adressais un grand sourire à ma pichou et bras dessus bras dessous nous avions continué notre chemin jusqu’à stopper net sans se concerter une fois de plus devant une boutique de mode sorcière. Bien sûr on ne pouvait pas se permettre de faire des folies mais il n’y avait pas de mal à se faire du bien au moral. Du coup je lui répondis sans hésiter.

-« A croire que tu as lue dans mes pensées ! Allez viens suis moi ! »

Ni une ni deux, nous sommes rentrées dans le magasin. Il fallait choisir un coin ou poser son regard dans cette boutique. Instinctivement j’allais voir d’un peu plus près les dernières robes sorcières à la mode avant de m’arrêter devant une en particulier, une robe de bal, cintrée au niveau de la taille, une splendeur à l’état pur.

-« Rah, noir et violet, le rêve… ! J’aurai peut être du accepter les gallions de Mister Poufsouffle pour l’aide en potions l’an passé ! On aurait pu se faire plaisir cette année »

Légèrement dépitée je continuais à déambuler dans les rayons essayant de trouver la tenue qui plairait à ma sœur une petite manie. Le plus drôle serait de voir si finalement on sortirait le même portemanteau. Innocemment je jetais un coup d’œil du côté de la boutique où plusieurs élèves étaient en train de se faire prendre les mesures pour de nouvelles robes sorcières.

-Pitié Ashley, rouge gryffondor, rose barbie, j’aimerai encore mieux porter une couleur hypoggriffe… ! Aie et faites un peu attention avec vos aiguilles je ne vous paie pas pour me faire un bilan sanguin.

Je me figeais un instant, cette voix il me semblait la connaitre. Où alors je rêvais un peu trop de donner ma facture à la sortie de cette boutique à quelqu’un d’autres.